Pretoria
Distante d’une cinquantaine de kilomètres seulement de Johannesburg, Pretoria est fort différente de sa turbulente voisine. Le rythme y est plus détendu, le sentiment d’insécurité moins oppressant (malgré une criminalité également très élevée). Même les hivers sont plus doux à Pretoria, abritée dans une vallée. Au début de l’été les quelque cinquante mille jacarandas qui bordent les rues de la ville fleurissent, et la ville tout entière semble se couvrir de fleurs mauves.
Pretoria fait administrativement partie de la métropole de Tshwane. Il est question que Pretoria elle-même prenne le nom de Tshwane, mais cela suscite des polémiques parmi les habitants et la question est pour l’instant en suspens. La situation est confuse et la ville est appelée par l’un ou l’autre nom.
Bien que relativement jeune, la ville a été le lieu d’événements historiques d’importance : sa fondation tout d’abord, à l’aboutissement du Grand Trek. Ensuite, à l’issue des deux guerres Anglo-Boer, Pretoria devient la capitale de la colonie Britannique, puis de la nouvelle Union Sud Africaine. Pretoria est le siège des gouvernements qui ont instauré, puis aboli l’apartheid, et de l’investiture du Président Nelson Mandela en 1994.
Aujourd’hui, Pretoria est la capitale administrative de la République Sud Africaine, et donc sa capitale tout court. Mais Pretoria pâtit d’avoir été la capitale de l’apartheid et désormais, c’est bien Johannesburg qui incarne la nouvelle Afrique du Sud et se développe, tandis que Pretoria prend une tonalité plus historique et provinciale, animée tout de même par une vie étudiante importante et dynamique : la métropole de Tshwane abrite plusieurs des plus importantes universités du pays.
Church Square et Church Street
Church Square (la place de l’Eglise) se trouve dans le cœur historique de Pretoria, à l’angle de Church Street et Paul Kruger Street. Au centre de la place, une statue de bronze représente Paul Kruger. La place est bordée de bâtiments élégants et anciens, dont le superbe Palais de Justice (1896) où Mandela fut condamné à la prison à vie, l’ancien parlement du Transvaal (1888), l’ancienne banque néerlandaise (1896) et l’ancienne chambre des lois.
Dans Church Street à l’ouest de Church Square se trouve Kruger House, la « maison Kruger », qui est la dernière maison où le président Paul Kruger a vécu avant son exil en Europe. La maison est aujourd’hui un musée.
2,5km plus à l’est se trouvent les superbes jardins en terrasse dominés par Union Buildings. Ce bâtiment majestueux date de 1913. Il est le siège de la présidence et du gouvernement d’Afrique du Sud. Le palais mesure 275 mètres de long, et ses deux ailes ont été construites pour représenter les populations anglaise et boer. Le palais n’est pas ouvert au public mais les jardins le sont.
Au sud de Church Square, le African Window Museum se veut la vitrine de la culture africaine et est l’un des musées les plus dynamiques de Pretoria. Il organise de nombreuses expositions. Les collections permanentes rassemblent entre autres des gravures San, des objets datant de l’âge de pierre et de l’âge du fer, des meubles de style hollandais du Cap, des peintures et des sculptures représentatives des différentes cultures d’Afrique du Sud.
Freedom Park : le « parc de la liberté »
Ce parc a ouvert ses portes en décembre 2007. Le site de 52000 hectares est situé sur Salvokop, une colline au sud de Pretoria, d’où l’on a une belle vue sur la ville. Dédié à la liberté et aux droits de l’Homme, ce parc rassemble un monument aux morts de l’apartheid, des plans d’eau, un espace d’exposition, une flamme éternelle.
Le monument aux Voortrekkers
Situé également au sud de la ville, le Voortrekker Monument est un impressionnant bâtiment monolithique. Il a été construit en l’honneur des Voortrekkers, ces pionniers afrikaners partis du Cap entre 1835 et 1854. La partie principale du bâtiment, nommée « mur des héros », est décorée par une frise de marbre : 27 panneaux illustrent l’histoire du grand trek. Accusé parfois de glorifier le nationalisme afrikaner voire l’apartheid, le monument illustre cependant une partie importante de l’histoire sud-africaine. Il a été visité par Nelson Mandela en personne en 2002.
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